Savoir lire sa première partition – Solfège grand débutant

C’est quoi le solfège ?

Le solfège est simplement l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en musique.

Le mot « solfège » désigne tant l’ensemble des normes de notation de la musique, que la formation et l’entraînement d’un musicien à maîtriser leur utilisation.

Pourquoi le solfège est-il important ?

Dans l’histoire, il a eu son premier intérêt dans la préservation et la transmission de la musique. La musique s’est longtemps transmise de manière orale, aujourd’hui elle se transmet essentiellement au travers d’enregistrements audio ou audiovisuels. Jusqu’à une période relativement récente donc, l’écriture de la musique a facilité son partage et sa conservation. L’édition musicale est née en ce sens au 16ème siècle, à Venise, suite à la création de l’imprimerie au 15ème siècle.

Pour les musiciens, au quotidien, le solfège permet surtout de pouvoir étudier et apprendre à jouer des musiques complexes. Il est essentiel, en ce sens, pour l’apprentissage de la musique classique, et de tout type de musique riche, rapide et complexe, non basé sur l’improvisation.

Donc bien sûr il n’est pas utile tout de suite pour débuter en musique, mais l’utilisation et l’apprentissage du solfège dès le début, en parallèle de son instrument, est plus naturel et évite de rapidement être bloqué dans sa progession.

Le solfège est également pratique, même pour des mélodies simples, pour prendre des notes lors de relevés à l’oreille.

Historique rapide du solfège

L’écriture de la musique existe depuis très longtemps, on en trouve des traces jusque 1400 avant JC.

C’est au 11ème siècle que Guido d’Arezzo crée la première portée de 4 lignes, et le nom des notes “ut”, “ré”, “mi”, “fa”, “sol”, “la”. A l’époque, l’écriture était encore approximative, laissant place à une part d’improvisation.

Ce n’est qu’au 18ème siècle que les partitions prennent la forme que l’on utilise de nos jours.

Premiers pas en solfège

Principes généraux

1- Notation horizontale et verticale

Un premier principe de base est, comme dans de nombreuses cultures lorsque l’on écrit du texte, que la musique se joue et s’écrit « de gauche à droite », de manière horizontale. La première note jouée est à gauche, la seconde est à sa droite, etc.

Ensuite, on utilise la dimension verticale pour préciser la « hauteur » des notes, les notes graves sont écrites « en bas », les notes aigues « en haut ». Si deux ou plusieurs notes sont écrites l’une au-dessus de l’autre, de manière verticale, c’est parce qu’elles sont jouées en même temps, de manière synchronisée (notion d’accords).

2- La portée

La portée est un système de 5 lignes parallèles sur lesquelles on va écrire la musique, selon les principes de notations exposés ci-avant.

Il définit 5 lignes et 4 interlignes. On va y positionner les notes sur les lignes ou dans les interlignes.

La portée musicale

Pour les pianistes, on utilisera un système de portées. Il s’agit de 2 portées, l’une au-dessus de l’autres, reliées par une accolade. Par simplification, dans un premier temps, devant un système de portées pour piano, considérez que la portée du haut est utilisée par la main droite et la portée du bas par la main gauche.

Les trois volets du solfège

La musique s’appuie sur 3 éléments essentiels. D’abord le rythme, utilisé sous forme notamment de percussions. Ensuite la mélodie. Enfin, la notation musicale apporte des indications additionnelles relatives à l’interprétation.

1- Le rythme

La mesure et la signature rythmique

Avant d’écrire la musique, il est important d’en percevoir le cadre rythmique général. Les chansons et musique pour débutants sont généralement à 2, 3 ou 4 temps. Les comptines sont souvent à 2 temps, les valses à 3 temps, et la majorité des morceaux à 4 temps.

Ce cadre général est indiqué par deux chiffres, en début de portée. Ces deux chiffres définissent ce qu’on appelle la signature rythmique ou le chiffrage de mesure.

Les chiffrages que l’on retrouve le plus souvent, lorsque l’on commence la musique, sont : 2/4, 3/4 ou 4/4 (ou C).

Le premier chiffre, placé en haut, désigne le nombre de temps par mesure. Le second chiffre, placé en dessous, indique la figure de note de référence par temps. Ici,  le 4 correspond à la noire.

La mesure est un espace temporel dans lequel s’écrivent ces 2, 3 ou 4 temps. Les différentes mesures sont séparées par des lignes verticales, appelées « barres de mesure ». Cette présentation est importante pour avoir des repères visuels.

Les figures de silences

Le silence est d’or. En musique, comme dans une conversation, chacun doit respecter des moments de silence, pour laisser de la place au chant, aux autres instruments, pour pouvoir respirer et laisser respirer aussi son auditoire. Et pour éviter les fausses notes, il vous est important de savoir quand vous ne devez pas jouer.

Les mesures à compter

Dans de nombreuses partitions, on vous indiquera avec un gros trait noir horizontal sur lequel est apposé un chiffre, le nombre de mesures durant lequel vous n’avez pas du tout à jouer.

Mesures à compter
Pause, demi-pause, soupir, demi-soupir

Dans une mesure, on indique les silences par des figures :
– La pause correspond à un silence de 4 temps
– La demi-pause correspond à un silence de 2 temps
– Le soupir est un silence qui dure un temps
– Le demi-soupir dure un demi temps

Voici comment elles sont indiquées, et leur équivalence :

Figures de silences
Les figures de notes
Ronde, blanche, noire, croche

La durée durant laquelle on doit jouer ou tenir une note est indiquée par un
– La ronde dure 4 temps
– La blanche dure 2 temps
– La noire dure 1 temps
– La croche dure un demi temps

Voici comment elles sont écrites et leur équivalence. La « queue » de la blanche, de la noire et de la croche peuvent être dessinées vers le haut, pour les notes en bas de la portée. Les croches, comme dans cet exemple, peuvent être « regroupées » pour faciliter la lecture et l’écriture.

Figures de notes
Le point, les liaisons

En complément, de ces notations, vous verrez aussi deux notations importantes :

– Le point
Placé après une figure de note ou de silence, il en double la durée.
Par exemple : une noire accolée d’un point dure un temps et demi.

– La liaison
Il s’agit d’un trait courbe placé au-dessus des notes. Il indique qu’il faut « fusionner » les notes reliées. Une ronde, liée à une blanche, doit être tenue donc 4+2=6 temps. La liaison est notamment utilisée pour lier des notes écrites dans des mesures différentes.

2- La mélodie

Une mélodie est faite de note et de rythmes, mais pas simplification, on parle de solfège mélodique lorsque l’on traite de la hauteur de notes.

Les notes de musique

Le solfège occidental s’appuie sur le découpage dodécaphonique établit par Pythagore. Pour faire simple, entre deux notes de même nom, la musique est jouée sur 12 notes.

Sur une guitare, chaque frète, correspond à l’une de ces notes. Sur un clavier de piano, chaque touche, blanche ou noire, correspond à l’une de ces douze notes.
Pour les nommer, on utilise 7 noms de notes, auxquelles ont ajoute si besoin une altération.

Vous connaissez certainement les 7 noms de notes, nommées ici de manière continue et ascendante (du grave vers l’aigu) : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Elles correspondent aux touches blanches du piano, le Do étant la note à gauche du groupe de 2 touches noires.

Sur la portée, les notes sont indiquées soit une ligne, soit entre deux lignes. Il est possible d’écrire des notes au-dessus et en dessous de la portée. On ajoute alors un trait horizontal pour « agrandir » la portée, permettant de situer la note ainsi écrite.

Les altérations

Les altérations permettent de désigner les 5 notes qui manquent sur notre échelle de 12 notes, elles correspondent aux touches noires du piano.

Sur une échelle continue et ascendante des notes, le dièse (#) indiquera la note suivante, le bémol (b) indique la note précédente. Les dièses et les bémols sont indiqués à droite des notes concernées.

Le Do# sera donc la touche noire à droite du Do. Le Réb est la touche noire avant le Ré, donc correspond à la même touche noire.

Les clés

Au début d’une portée, il est dessiné une « clé » de lecture. Elle permet de donner un point de référence pour noter les notes sur la portée. Il existe 3 clés différentes, chaque clé ou « clef » est utile à un instrument précis, en fonction de son registre.

La clé de sol

La clé de sol est la plus fréquemment utilisée en musique. Elle se dessine en partant de la seconde ligne, indiquant la position du Sol sur cette ligne.

Clé de sol
La clé de fa

La clé de fa est utilisée par les instruments dont le registre est grave. Elle se positionne sur la portée pour indiquer la ligne sur laquelle se place la note fa.

La clé de fa la plus fréquemment utilisée et celle placée sur la 4ème ligne, elle est donc appelée fa4 :

Clé de fa
La clé d'Ut

La clé d’ut. est utilisée par les instruments dont le registre est aigu. Elle se positionne sur la portée pour indiquer la ligne sur laquelle se place la note do.

Voici comme elle se dessine, avec pour exemple une clé d’ut3 :

Clé d'ut
Les clés à connaître lorsque l'on débute

Si vous débutez en musique, vous aurez généralement besoin de connaître la clé de Sol. En piano et en basse par exemple, vous aurez besoin de savoir lire en clé de Fa4.

En guitare, vous utiliserez la clé de Sol.

En piano, par simplification, vous pouvez retenir pour commencer que :

  • la main droite, sur la portée du haut, est indiquée en clé de Sol,
  • la main gauche, sur la portée du bas, est indiquée en clé de Fa4.
Les notes en clé de sol

Si votre partition présente une clé de sol, voici donc comment lire les notes sur la portée.

Notes en clé de sol sur une partition et un clavier de piano
Les notes en clé de fa

Si votre partition présente une clé de fa4, voici donc comment lire les notes.

Astuce :
L’astuce pour lire en clé de fa4, donnée aux débutants qui connaissent déjà la clé de sol : lire la note que l’on pourrait dessiner « virtuellement » en la posant au dessus. Exemple : si vous lisez une note sur la première ligne en clé de fa4, imaginez une note posée sur la 2nde ligne, et lisez la en clé de sol, vous retombez sur la note sol.

Notes en clé de fa4 sur une partition et un clavier de piano

3- L'interprétation

Il existe ensuite tout un ensemble d’écritures complémentaires qui permettent d’indiquer des manières d’interpréter les notes à jouer : staccato, accelerando, legato…

Nous n’aborderons pas ces notions dans cet article, destiné aux débutants. Nous vous invitons à consulter notre article dédié aux termes musicaux, si besoin.

Point d'attention

Ces notions de solfège sont à destination des débutants, pour qu’ils soient à même de lire une première partition de musique.

Il existe bien plus de figures de notes et de silences, plus de signatures rythmiques.

Les explications données sont simplifiées pour partager de premiers repères simples et ne répondent pas aux définitions académiques ou à la réalité d’une utilisation du solfège à un niveau intermédiaire.

Vous aurez le temps de les affiner en suivant des cours de musique ou des cours spécifiques de théorie musicale.

Mais elles doivent vous permettre de lire et comprendre vos premières partitions, en cours ou sur internet.

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